vendredi 19 août 2011

Rentre ton museau !


C'est mon chien à moi, celui-là. Il n'en sait rien, évidemment. Même quand il passe son museau dans la porte “saloon” de la cuisine, il ne sait pas très bien qui il est. C'est normal : en tant que chien, il ignore absolument l'existence de Balbec, qui lui ressemblait tellement, en étant tout de même un autre chien. Bref : Elstir ne sait pas ce qu'il représente. Du reste, il ne représente rien, à proprement parler : il est à la fois un souvenir de Balbec et quelqu'un d'autre – un autre chien. Et, bien sûr le même, en même temps. Mais non, justement, pas en même temps. Il n'y a pas de simultanéité entre Balbec et Elstir. Entre eux, il n'y a aucune correspondance. Mais, pour nous oui, ô combien oui !

Je pense parfois à ce prochain chien que nous aurons, que je ne connais pas encore : peut-être un troisième bouvier bernois, peut-être non. Il n'empêche : Balbec demeurera.

lundi 15 août 2011

Panier de chien, panier de chat


Lorsqu'il nous a vu sortir les trois paniers à pépères sur la galerie – il fallait faire de la place dans le salon pour accueillir dignement nos hôtes de ce soir –, Golo s'est immédiatement précipité dans le plus grand des trois, celui de Swann, où il n'avait pourtant jamais encore mis les pattes ; et il s'est endormi sur le bucolique tapis à petites fleurs des champs. Un peu plus tard, comme Swann nous regardait d'un air implorant (« Faites quelque chose, quoi : vous voyez bien qu'il y a un rat dans mon plumard ! »), Catherine a pris le chat et l'a déposé dans le panier voisin…


Mais le greffier est cabochard par nature et, comme disait ma grand-mère, quand il a quelque chose dans la tête il ne l'a pas ailleurs. Swann avait à peine eu le temps de répartir sa masse dans sa couche légitime que le chat le rejoignait, pour se rendormir sans façon, croupe à croupe. Par chance, notre reporter photographe se trouvait là…

mercredi 10 août 2011

La Voce della luna

J'ai beaucoup aimé ce texte de Georges, dont voici le début :

« Comment ne pas être heureux ? Elle est près de moi, au jardin. Je sens, je sais qu’il lui suffit de se tenir à deux mètres de moi pour être heureuse. Comment ne le serais-je pas moi-même, d'avoir quelqu'un près de moi que ma seule présence suffit à rendre heureux ? C'est idiot, le bonheur : l'un compte sur l'autre pour être heureux, et l'autre se prend pour l'un. Ce qui nous manque, à Elle et à moi (la parole), est cela même qui permet au bonheur d'être sans nuage. Il n'y a jamais aucune tension entre Elle et moi. Je lui suffis et elle me suffit. La parole ne fait qu'attirer les autres dans le cercle parfait, qu'elle brise inéluctablement, un jour ou l'autre. (…)

La suite est ici.


lundi 8 août 2011

… et nous l'appellerons Quézac !


Compte tenu de la famille dans laquelle il grandit et croît en sagesse, je me demande d'où Golo peut bien tirer cette toute nouvelle passion pour l'eau minérale.

mardi 2 août 2011

Le chat géant à l'ombre de l'arbre à palabres


Dans la Maison Goux (articles d'agrément en tous genres et pour toutes les bourses), on ne dérange pas un chat qui somnole, fût-ce sur le coussin où, pour cause d'apéritif vespéral, vous aviez envisagé de poser vos miches. Dans ce cas, on soulève délicatement l'ensemble de la chaise de bois et on le dépose sur la table, à côté du bonsaï que la maîtresse de céans s'est vu offrir par ses filles pour son récent anniversaire. Et les palabres des humains peuvent ainsi reprendre, même s'il n'existe pas, sous nos contrées, d'arbre spécialement dévolu à icelles – aucun Haut-Normand ne me contredira sur ce point.

(Ne cherchez pas à quoi peut correspondre le lien précédent : c'est le résultat d'une private joke…)