samedi 21 novembre 2009

La meute romanesque s'élargit



Au moment où son “Grand chef” s’apprêtait à faire intimement et bibliquement connaissance avec Hélène Granvilliers, à sept cents kilomètres plus au sud Géraldine Hébert poussait le petit portillon de bois du château de Plieux.

Aussitôt, surgissant de derrière la tour Sainte-Mère, les trois chiens des actuels occupants surgirent et coururent à sa rencontre, tout joyeux de voir du monde. Non seulement eux, mais deux de plus, des labradors, un noir et un sable, visiblement vieux, que Géraldine identifia immédiatement pour les avoir déjà vus, deux ans et demi plus tôt.

Orage et Ottokar, les deux chiens du maître de maison.

La silhouette de Catherine, la petite frisée gracieuse aux lunettes rouges qui leur avait servi de guide trois jours plus tôt, à Liselotte et elle, apparut à son tour, souriante, au coin de la tour.

- Swann ! Bergotte ! cria-t-elle, ça suffit maintenant ! Et arrêtez de sauter après les gens, c’est très mal élevé !

Elstir, le petit bouvier bernois, essayait bien d’imiter ses deux aînés et de grimper aux jambes de Géraldine, mais, encore trop lourdaud, il ne parvenait qu’à produire de petits bonds plutôt comiques, tout de suite avortés.

- Le grand homme est rentré ? s’informa Géraldine Hébert avec un grand sourire, en désignant les deux labradors qui s’avançaient en boitillant.

- Non, seulement ses chiens ! répondit Catherine en lui rendant son sourire. Ils étaient en villégiature dans l’Ariège et on nous les a ramenés ce matin. Ça commence à faire un peu “meute”, toute cette affaire...

- En effet ! Je ne sais pas trop si j’aimerais beaucoup ça, je dois dire...

- Oh ! c’est provisoire, heureusement ! Et puis, mon mari et moi sommes en plein gâtisme avancé, avec les chiens.

- En somme, conclut Géraldine Hébert, avec un mouvement circulaire du bras droit, j’ai été accueillie par la meute des gâteux, quoi !

Les deux femmes éclatèrent de rire en même temps, s’attirant deux ou trois regards canins légèrement réprobateurs.

5 commentaires:

  1. Le regard canin réprobateur me laisse rêveuse.

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  2. Les chiens n'aiment pas trop que leurs maîtres se comportent de façon inhabituel, ai-je remarqué : qu'on se mette à chanter ou à danser, ou à marcher à quatre pattes, que sais-je encore, tout cela a tendance à les énerver.

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  3. Entièrement exact, Didier! J'ajoute qu'en cas de dispute (pas avec le chien), si on se met à crier, ils aboient.

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  4. Catherine, il faudra retourner à plieux en août 2010 pour prendre une nouvelle photographie de la meute de Plieux mais avec Elstir !
    Et Didier y trouvera sûrement l'inspiration d'un BM à Plieux ( volume trois).

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  5. Pascale, je ne pense pas mais on a encore le temps de changer d'avis. Et puis, ça dépend aussi du Maître des lieux.

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