dimanche 20 décembre 2009

Monsieur Biche, ne vois-tu rien venir ?


Cet après-midi, promenade sous un ciel uniformément pur, à travers les champs enneigés et miroitants, avec les trois pépères (désolé, Brgotte, mais le masculin l'emporte ; en tout cas dans cette maison et tant que je serai vivant). Bien entendu, dès que délaissé, Swann est parti à courir, harcelé par Bergotte. Elstir les suivait, mais, bientôt, il s'arrêtait à une sorte de frontière invisible, lorsque les deux autres prenaient trop d'avance sur lui et que, par ailleurs, il devait se juger trop loin de nous. Auquel cas, il demeurait sur place, jusqu'à ce que les deux adultes fassent demi-tour et reviennent en galopant vers nous. Dès qu'il estimait que la distance était de nouveau raisonnable, Elstir se remettait à courir dans leur direction. Puis, tout le monde repartait dans l'autre sens – et la neige finement glacée craquait sous nos semelles.

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